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femme y trouvât place sans condition. Entre les cœurs qui paraissaient vouloir se donner à lui, il calcula quel était celui dont la bonne volonté s’escompterait le plus convenablement, sous la forme d’un mariage, en argent, utiles relations et autres avantages sociaux. La première partie de son roman ainsi arrêtée, il vit sans déplaisir que la fiancée qui lui procurerait tout cela était une jeune fille gracieuse, élégante et spirituelle, et alors il se mit à l’aimer de toute la fureur dont il était capable, avec approbation et privilége de ses père et mère, jusqu’à ce que mariage s’ensuivit.

Depuis long-temps Orléans n’avait pas vu une plus jolie fiancée que celle de M. Desalleux ; depuis longtemps Orléans n’avait pas vu de famille plus heureuse que celle de M. Desalleux ; depuis long-temps Orléans n’avait pas vu un bal de noces aussi joyeux et aussi brillant que celui de M. Desalleux.

Aussi, ce soir-là, pour un moment il avait laissé en paix son avenir, et il vivait dans le présent. Fait prisonnier dans un coin du salon par un plaideur qui avait pris ce temps pour lui recommander un procès, il regardait de temps en temps la pendule qui marquait une heure trois quarts ; il avait aussi remarqué que