Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/263

Cette page n’a pas encore été corrigée

t expira.

JOSÉ.

Maître, vous l’avez assassiné, le pauvre homme. Je connais la loi, moi, je sais ce qui vous pend à l’oreille ; vous serez pendu, et c’est moi qui aurai l’honneur de vous enterrer ; car je serai maître fossoyeur.

GARCIAS.

Silence ! Il y avait plus de vingt ans que Ferrero avait commandé au menuisier de la grande rue des Carmes un beau cercueil pour son usage. C’était une vaste boîte bien plus profonde que ne sont les cercueils ordinaires. Il avait placé ce cercueil au pied de son lit. Un double cadenas le protégeait et le fermait ; il ne cessait de contempler cette lourde boîte. Quelquefois, pendant l’hiver, lorsque le vent soufflait à travers les fissures de ses fenêtres disjointes, lorsque la vieille porte criait, que la bise hurlait dans la cheminée antique, que le sifflet aigu de l’ouragan épouvantait les vieilles femmes, il s’enveloppait d’un grand drap blanc, s’asseyait auprès de l’âtre sans feu, et regardait fixement le cercueil, sur lequel il finissait par aller s’asseoir. Là, il restait en contemplation pendant des journées. Les vieilles femmes disaient qu