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à recueillir, un appareil bizarre, que n’avait ni décrit ni prévu aucune science humaine, mettait en rapport le lit de l’agonisante et une table sur laquelle reposait un instrument inachevé. Un tube, qui paraissait formé de l’alliage de plusieurs métaux, s’évasant par le bout en forme d’entonnoir, avait été placé au-devant de la bouche de la vieille femme, et recevait le souffle de son haleine qui, à chaque expiration, s’y engouffrait avec un bruit lugubre. A l’autre extrémité, ce tube s’emboîtait à une cheville de bois, pareille à celle qui se place debout entre le fond et la table de tous les instrumens à chevalet ; seulement celle-ci était d’un diamètre un peu supérieur au diamètre ordinaire, et au lieu d’être en bois plein, elle était creuse et devait se fermer hermétiquement, au moyen d’un petit couvercle à vis merveilleusement travaillé, lorsque l’embouchure du tube viendrait à en être retirée. Précisément au-dessus du point de jonction provisoire du bois et du métal, et comme pour empêcher l’évaporation au moment où se ferait leur séparation, avait été disposée une manière de boîte ou de guérite en bois de sapin ; les planches, humides et vermoulues, exhalaient une odeur terreuse et nauséabonde,