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Luath.

Muirland les regardait sans se mêler activement à leurs jeux.

« Les noisettes ! les noisettes ! » s’écrièrent-ils.

On tire du panier un sac plein de noisettes, et l’on se rapprocha du feu, que l’on n’avait pas cessé d’entretenir. La lune brillait pure et presque radieuse. Chacun prit sa noisette. Ce charme est célèbre et venéré. On se distribue par couples ; on donne à la noisette que l’on a choisie son propre nom ; et l’on place à la fois dans le feu la noisette baptisée du nom de sa fiancée, et la sienne propre. Si les deux noisettes brûlent paisiblement côte à côte, l’union sera longue et paisible ; si les noisettes éclatent et se séparent en brûlant, trouble et séparation dans le ménage. Souvent c’est la jeune fille qui se charge de disposer dans le foyer le double symbole auquel toute son ame s’attache ; et quel est son chagrin quand ce divorce s’opère, et que son mari futur s’élance en pétillant loin de sa compagne !

Une heure sonnait, et les paysans n’étaient point las de consulter leurs oracles mystiques. La terreur et la foi qui se mêlaient à ces incantations leur prêtaient un