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de rapport et de commerce pour la consommation, pour le pressoir ou pour le marché.

Avec la greffe, le botaniste rapproche sur le même sujet les sexes des plantes dioïques, et le sylviculteur étudie l’avenir forestier des résineux ou des feuillus étrangers, comme nos pères ont apprécié, il y a cinquante ans, le rôle du Pin noir et du Pin Laricio, devenus si populaires aujourd’hui sur nos friches de Sologne ou de Champagne.

Le semeur d’arbres et d’arbustes, à la recherche de l’inconnu, désire-t-il hâter l’expansion de ses joies — ou de ses déceptions — paternelles, il a recoure à la greffe ; l’arboriculteur veut-il rectifier l’ossature défectueuse de ses espaliers, un peu de chirurgie végétale lui donnera satisfaction ; et n’est-ce pas à la greffe que le fleuriste devra la majeure partie des charmants arbrisseaux floribonds ou dressés sur tige, qui décorent nos appartements et nos parterres ?

Les générations qui nous ont précédés auraient-elles jamais supposé que le greffage viendrait offrir une planche de salut à la viticulture défaillante ?

Cependant l’Europe tient tête à l’invasion phylloxérique avec cette arme victorieuse : la greffe sur plant résistant.

Le premier peut-être, nous l’avons proclamé :