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quelquefois ces deux expressions, surtout à l’occasion du greffage par approche.

Le greffon doit être de bonne qualité, sain, rustique ; en un mot, parfaitement constitué.

Un greffon vicié propage le mal qu’il possède ; le mauvais choix répété sur plusieurs générations amène une détérioration de la variété. On dit alors qu’elle a dégénéré ; mais la dégénérescence n’est que locale et non générale. La preuve en est fournie par les branches d’arbres à feuilles panachées. On propage la panachure par le greffage, et la variété type n’en reste pas moins exempte de la chlorose ; cependant, si le mal n’est pas visible comme l’est une panachure, on se rendra complice de la dégénérescence en multipliant des greffons défectueux.

Il convient encore de prendre des greffons ayant les caractères spécifiques, suffisamment accentués. Ainsi les Poiriers et les Pommiers, semés en vue de produire des variétés inédites, sont épineux au début et finissent par perdre tout le caractère sauvage, à l’âge adulte, lorsqu’ils préparent leurs éléments fructifères. Si l’on veut doubler les chances de production par un report de greffons sur d’autres arbres, il faudra choisir, en tête de l’étalon-semis, ces greffons dépouillés de l’aspect primitif. L’enfance de l’égrin ne se reproduira pas ; on profitera au contraire de son adolescence qui amènera la fructification.

Un fait analogue se présente chez les résineux.