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un feu modéré, on y verse graduellement le tiers de son poids en alcool à 90°, en remuant sans relâche le mélange avec un bâton.

La composition chimique des mastics froids repose évidemment sur le résultat obtenu par le mélange intime de l’alcool avec la résine, provoquant la liquéfaction permanente de cette dernière après le refroidissement ; mais on a eu soin de rechercher les moyens de parer aux inconvénients que présentait le simple mélange de ces deux substances, entre autres celui de couler sous l’ardeur du soleil et de laisser ainsi les plaies à nu. En Hongrie, on a ajouté du suif, de la colophane et de la térébenthine ; en Belgique, on se contente de colophane (300 gr.) et d’axonge (60 gr.) fondues ensemble, et l’on verse dans la bouillie, par parties, 80 grammes d’alcool à 40°.

Un mastic manqué sera remis sur le feu ; on y ajoutera suif ou axonge s’il est cassant, résine s’il coule trop, alcool si la consistance nuit à la malléabilité. Remuer constamment le mélange et éviter d’y introduire l’essence de térébenthine, qui brûle les tissus ligneux.

Il est important que le mastic ne reste pas onctueux sur l’arbre et qu’il s’affermisse à l’air ou sèche assez vite, car la gelée, ayant de la prise sur une substance molle, pourrait fatiguer les tissus du sujet couverts d’onguent insuffisamment durci.