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Un binage donné quelques jours avant le greffage active la sève ; donné aussitôt après, il entretient la végétation et favorise l’agglutination de la greffe.

Il serait imprudent d’écussonner quand le fluide séveux est trop abondant ; l’œil serait noyé, ou « perdu de gaillardise », disait l’auteur Cabanis. L’insuccès est encore à redouter si l’on attend que la sève soit moins active, alors que l’écorce des rameaux ne s’isole plus de l’aubier et que les matinées deviennent fraîches.

En écussonnant de la mi-août à la mi-septembre les espèces à végétation prolongée, on prendra ses précautions pour favoriser la soudure de la greffe. Au moment d’écussonner, on réunira les branches du sauvageon en les liant. Aussitôt le greffage terminé, on coupera l’extrémité de ces branches aux trois quarts de leur longueur ; le mouvement de la sève éprouvera un temps d’arrêt et l’agglutination de la greffe en sera la conséquence. Les espèces à végétation luxuriante seront soumises à ce régime. Ici, le sujet de Prunier (A, fig. 99) est écussonné en B ; les rameaux sont écimés (E) et liés avec l’un d’eux (F). Nous verrons, au printemps suivant, à élaguer le rameau C et à étêter le sujet en D.

Deux ou trois semaines après le greffage, on passe en revue les écussons, et l’on recommence à greffer les sujets quand l’écusson a manqué ou s’il est resté avec une écorce noire ou ridée.