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s’isolera de l’aubier, sans déchirure, et laissera voir une légère humidité qui facilitera la soudure de l’écusson.

Il est assez important que les deux parties soient à un degré analogue de végétation ; s’il y avait inégalité, il vaudrait mieux que le sujet fût plus avancé en sève que le greffon.

Les rameaux à greffer, qui ne sont ici que des porte-greffons, ont quitté leur phase herbacée et sont déjà ligneux. Leur état de sève est à point, si, avec l’outil ou l’ongle, on isole facilement l’écorce de l’aubier ; on en reconnaît encore l’aoûtement à la nuance bien accusée de l’épiderme, à la formation de l’œil terminal, à la fermeté des tissus sous la pression des doigts.

Un rameau-greffon avancé en maturité vaut mieux que s’il était en tendreté ; mais il est préférable de l’avoir tel que nous l’indiquons.

Nous avons cependant réussi l’écussonnage d’yeux de Pommier levés sur un rameau encore herbacé, mais effeuillé sur pétiole, et laissé sur la terre, au soleil, pendant quelques heures.

Dans les pays froids, brumeux — les Pays-Bas, l’Angleterre, la Norvège, le Danemark, la Russie — où l’état séveux se prolonge au détriment de l’aoûtement des tissus, il convient de préparer cette phase de lignification par le pincement préalable du rameau-greffon et l’aération donnée au sujet, à l’endroit projeté de la greffe.

Dans les pays chauds et secs, Nice, l’Algérie,