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[2.1]Affinité entre espèces. — Les lois d’affinité spécifique sont presque inconnues. Les faits acquis ne peuvent être que l’objet d’une constatation ; aucune théorie ne saurait encore en être déduite. Il est cependant admis que ces lois d’affinité ont une corrélation avec les familles naturelles ; les genres qui peuvent être rapprochés par la greffe doivent appartenir à la même famille botanique. Il ne s’ensuit pas cependant que tous les genres, toutes les espèces d’une même famille, puissent être greffés l’un sur l’autre ; mais, répétons-le, les espèces à rapprocher par la greffe doivent être de la même famille.

L’explication des sympathies et des antipathies dans le greffage d’espèces différentes manque encore ; on n’explique pas davantage pourquoi certains genres peuvent être greffés, celui-ci sur celui-là, sans que la réciproque soit possible. Exemples : le Poirier réussit sur Cognassier ; l’Alisier, le Néflier, le Cognassier sur Aubépine ; le Cerisier sur Mahaleb ; le Lilas sur le Troène, etc. Transposons les rôles, le succès est incertain.

Et combien de personnes qui ne jugent de la parenté que par les apparences, hésitent à croire que le Châtaignier est greffable sur le Chêne et non sur le Marronnier d’Inde, et ne se doutent guère que la Bignone est sympathique au Catalpa, le Clianthus au Baguenaudier, la Pervenche au Nerium dit Laurier-Rose… ?

La greffe des arbres à feuillage persistant sur