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LES HALLES CENTRALES

centre des pavillons, qui aurait pu manquer d’air et de jour, sans cette heureuse prévoyance. Pour ajouter encore à cet ensemble de précautions, une double épaisseur de planches et de voliges sépare de la masse d’air de l’intérieur les feuilles de métal qui composent la toiture. Aussi, l’expérience de plusieurs étés a-t-elle constaté que l’intérieur des pavillons se maintenait en moyenne à deux ou trois degrés au-dessous de la température ambiante.

Si maintenant nous pénétrons dans l’intérieur des pavillons nous verrons apparaître partout ce même esprit d’ordre, d’élégance et de commodité qui nous a déjà frappés à l’extérieur.

De larges rues couvertes qui, à elles seules, occupent une superficie de près de onze mille mètres, relient les pavillons l’un à l’autre, et facilitent les transports, les déchargements et la circulation.

Dans les pavillons, munis d’étalages fixes, chaque marchande a sa boutique propre portant son nom et son numéro d’ordre ; le premier, écrit en blanc sur une plaque du tôle à fond bleu ; le second, placé au-dessus, et se détachant en blanc sur une rondelle peinte en rouge. Chaque stalle couvre environ deux mètres carrés : un treillage à larges mailles sert de séparation ; ce treillage est soutenu par d’élégantes colonnettes en fonte. Sur le devant, une plaque de marbre rosé forme l’étal et recouvre une sorte de cage à claire-voie et fermant à clef, qui peut au besoin servir de comptoir. Cette disposition est uniforme pour les pavillons réservés à la vente des volailles, du beurre en détail, des fruits et des légumes.

A la Halle aux poissons, le coup d’œil n’est plus le même. Quarante-deux groupes de tables de marbre sont disposés symétriquement sur un terrain égal à celui que mesure la rotonde de la Halle au blé. Chaque groupe de tables doit servir à quatre marchandes, stationnant au centre de chaque groupe de tables. On entre dans l’espace réservé par deux entrées ménagées sur deux faces opposées : cet espace est lui-même divisé en deux par un treillage de fer. De cette façon, chaque marchande se trouve avoir devant elle un comptoir de marbre à deux façades, dont elle occupe un des angles rentrants. Chacune de ces tables, posée en pente pour