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LES
HALLES CENTRALES
DE PARIS.


Il est un reproche qu’on adresse volontiers aux architectes de notre époque : c’est celui de n’avoir rien su innover, de faire des constructions solides, gracieuses peut-être, mais sans cachet, sans caractère distinctif. Jamais on ne restaura les vieux monuments avec plus de goût, avec plus d’entente : jamais on ne sut faire revivre avec plus de talent et de fidélité les errements des siècles passés, et les travaux exécutés dans ces dernières années à l’Hôtel de Ville, à la Sainte-Chapelle, à Notre-Dame, à Saint-Leu, à Saint-Étienne-du-Mont, sont des chefs-d’œuvre en ce genre. Ces restaurations habiles dénotent sans doute dans l’école actuelle une science profonde de l’histoire de la construction, de bonnes études archéologiques ; mais parmi les bâtiments sans nombre qui s’élèvent aujourd’hui à Paris et dans la province, en est-il beaucoup qui portent un caractère bien net, bien tranché ? En est-il beaucoup qui personnifient, pour ainsi dire, leur époque, comme la colonnade du Louvre et Versailles personnifient le siècle de Louis XIV, comme la Sainte-Chapelle personnifie le XIIIe siècle, cette ère féerique et brillante de l’architecture du moyen âge ?

Nous ne sommes point de ceux qui font à notre époque le