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En s’adressant aux intelligences, en déterminant les volontés libres, en agissant par des moyens purement intellectuels, le gouvernement, au lieu de se réduire, s’étend, s’élève ; c’est alors qu’il accomplit le plus de choses, et de grandes choses. C’est, au contraire, lorsqu’il est obligé d’employer sans cesse la contrainte et son bras physique qu’il se resserre, se rapetisse, et fait très peu, et fait mal ce qu’il fait.

L’essence du gouvernement ne réside donc nullement dans la contrainte, dans l’emploi de la force [brute] ; ce qui le constitue avant tout, c’est un système de moyens et de pouvoirs, conçu dans le dessein d’arriver à la découverte de ce qu’il convient de faire dans chaque occasion, à la découverte de la vérité qui a droit de gouverner la société, pour la faire entrer ensuite dans les esprits, et la faire adopter volontairement, librement. La nécessité et la présence d’un gouvernement sont donc très concevables, quand même il n’y aurait lieu à aucune contrainte, quand même elle y serait absolument interdite.

Conclusion

Est-ce satisfaisant ? Est-ce concluant ? Ce doit l’être. Ce n’est pas la langage d’un non-résistant enthousiaste — un rêveur utopiste – mais de M. Guizot, le premier ministre accompli et intelligent de Louis-Philipppe. Que les arrogants contempteurs de l’idée d’un gouvernement purement chrétien retourne le sujet, et réfléchissent à savoir si leur scepticisme est issu de la connaissance ou de l’ignorance. Le cas est peu douteux pour un esprit en bon état. Le grand prérequis de l’établissement d’un tel gouvernement a déjà été indiqué. C’est une réforme religieuse, morale et intellectuelle parmi les gens, qui leur donne une foi plus chrétienne,