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et traité comme eux, serais-je aujourd’hui ce que je suis ? N’aurais-je pas été l’un d’entre eux, haï et poursuivi comme un réprouvé sans espoir ? Combien d’attention ai-je portée, durant toute ma vie, à considérer les causes qui rendent une personne différente d’une autre ? Combien de temps ai-je passé à des efforts sérieux pour empêcher mes semblables de tomber dans ces crimes, en les éduquant en tant qu’enfants, en leur assurant une bonne maison de travail et de confort en tant que jeunes personnes, et à les persuader à l’âge mature de mener des vies ordonnées ? Combien de pensées, combien d’affections, combien de temps, combien d’argent ai-je consacrés à ces fins ? Ai-je réfléchi à ces choses ; ai-je élevé ma famille à les considérer ? Les ai-je exprimées à mes voisins ? Les ai-je proposées à mes coreligionnaires et à mes collègues ? Me suis-je efforcé par le précepte, la persuasion et l’exemple d’unir mes amis pour prévenir le paupérisme, le vice et le crime ? Ou ai-je surtout penser à réprimer et punir le crime ? Ai-je passé presque toute mon attention et tous mes efforts sur moi-même et ma propre famille, pour obtenir des biens, de la distinction de rang, de la gloire, me mettre en avant et satisfaire mes appétits ? N’ai-je pas vécu tout ce temps pour moi-même, pour mon propre petit cercle de relations et d’amis ? Qu’est-ce que ma religion a fait pour faire de moi un chrétien à l’exemple du Jésus ? Quelle a été ma moralité si ce n’est une décence mondaine ? Et n’ai-je pas fait des choses en secret, en dépit de toute ma religion et ma moralité, qui me jetteraient dans les abysses de la disgrâce s’ils étaient connues ? De quoi puis-je me vanter ?