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douce, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité et sans hypocrisie.

La Force préjudiciable non-essentielle au gouvernement

L’opposant me dira maintenant que je suis un utopiste et un rêveur, que je poursuis une chimère d’imaginer un gouvernement sans pouvoir guerrier en dernier recours – sans pouvoir meurtrier de contrainte pour supprimer le crime individuel et la violence voyoucratique. Qu’un tel gouvernement serait un corps sans âme – une maison sans fondation – une abstraction non-résistante impuissante ; quelque chose qui ne peut pas exister sur la terre, au moins aussi longtemps qu’il y aura des imperfections humaines. Je sais que c’est l’opinion courante concernant les gouvernements. Mais elle est erronée, le fruit mauvais de l’ignorance – une pure illusion. Un peu de réflexion démontrera qu’elle n’a absolument aucun fondement. Elle tire toute sa plausibilité des représentations passées et restantes du barbarisme. Puisque les hommes ont été barbares, et que leurs lois et leurs châtiments ont été barbares, on prend pour acquis qu’il ne peut pas en être autrement ; exactement comme l’africain au centre de la zone torride supposait qu’il ne pouvait pas y avoir une chose telle que la glace parce qu’ils n’en avait jamais vu aucune ; et exactement comme notre population ignorante suppose qu’il ne peut pas exister rien de différent que ce qu’elle a observé.

Supposons que quelqu’un affirmerait avec assurance qu’il ne peut pas y avoir aujourd’hui un homme faisant des affaires au sein de l’humanité sans un chapeau militaire sur la tête, une épée pendillante à son côté, ou un mousquet sur l’épaule, ou au moins un pistolet et un couteau-poignard auprès de lui ; que personne ne pourrait vivre sur la terre sans menacer de se battre ou se battre effectivement,