Page:Ballou - Christian Non-resistance in All Its Important Bearings, 1910.djvu/245

Cette page n’a pas encore été corrigée

du bien local et temporaire a été fait par des poursuites devant les tribunaux, des votes dans les élections populaires, et l’exercice des fonctions de la magistrature. Mais j’affirme qu’il y a très peu d’action légale et politique dans ce système qui est une action purement chrétienne. Et je nie que, par l’action légale et politique, les prétendues hommes de bien fassent au moins la moitié de ce qu’ils font pour promouvoir l’ordre salutaire et la réforme morale de la société qu’ils ne le font pour les saboter. Les notions communes en ce qui concerne ces questions sont extrêmement superficielles, illusoires et funestes. Voyons les faits :

1. N’est-il pas vrai que les hommes zélés pour la coercition légale, qui se consacrent à la poursuite des criminels comme à une important devoir, deviennent généralement incapables d’action morale volontaire, patiente et persuasive ? Ne deviennent-ils pas uniquement des adeptes de la contrainte ? Ne deviennent-ils pas désagréables pour les esprits humbles, et objets de méfiance pour les sans-lois ? N’est-ce pas généralement le cas ? J’en suis certain. Compter sur la force pénale préjudiciable comme moyen pour promouvoir la réforme sociale coûte plus qu’il donne de résultats ; elle agit en morale seulement un peu moins funestement qu’en religion.

2. N’est-il pas vrai que des hommes pareillement bons sont divisés parmi tous les partis politiques rivaux, et que, sous prétexte de faire leur devoir envers Dieu et l’humanité, ils votent positivement pour et contre les mêmes hommes et les mêmes mesures, en contrecarrant mutuellement, autant que possible, les préférences les uns des autres ? Tout le monde sait cela. Est-ce que Dieu leur fait un devoir de pratiquer une telle hostilité d’effort et cette pure contradiction au scrutin ! Est-ce que l’humanité éclairé l’inspire ! Non ; il doit y avoir de la tricherie quelque part dans le jeu. Le Saint-Esprit ne blasphème pas le Saint-Esprit ; et Satan ne repousse pas Satan. Soit que les hommes ne sont pas bons, ou bien leurs notions du devoir sont fausses.

3. N’est-il pas vrai que les hommes les plus scrupuleusement moraux et circonspects dans tous les partis politiques rivaux se trouvent uniformément, à de rares exceptions, dans les rangs et les files de leur parti, ou dans les postes inférieurs ? Est-ce que les hommes les plus sages et les meilleurs de tous les partis sont mis de l’avant comme leaders ? Les managers