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le lui demanda, et, quoique un peu à contre-cœur, (Drona) lui enseigna (la manière de s’en servir).

612. Car l’inconséquence de son méchant fils lui était connue. Le précepteur, qui connaissait tous ses devoirs, lui dit à ce sujet :

613. « Mon ami, tu ne dois pas employer cet astra dans les combats, surtout contre les hommes, quand bien même tu le trouverais réduit à la dernière extrémité. »

614. Voilà ce que lui dit le gourou. Drona dit ensuite à son fils : « Tu ne suis pas la voie des gens de bien. » (C’est) ainsi (qu’il lui parla), ô taureau des hommes.

615. Le méchant, ayant entendu ces dures paroles de son père, désespérant de rien (obtenir) d’avantageux, (se mit), dans son chagrin, à parcourir la terre.

616. Alors, ô Bhâratide, pendant que tu habitais les bois, il vint à Dvârakâ et y demeura, très respecté des Vrishniens,

617. Habitant tout près de Dvârâkâ, sur le bord de la mer. Un jour, nous nous rencontrâmes seul à seul, et il me dit en souriant :

618,619. « Ô Krishna, cet astra, appelé la tête de Brahma, respecté des dieux et des gandharvas, qu’en se livrant à un ascétisme terrible, mon père, à l’héroïsme véritable, précepteur des Bharatides , reçut d’ Agastya, est devenu ma propriété, aussi bien que celle de mon père, ô Dâçârhien.

620. Ô le plus grand des Yadouides, reçois de moi cet astre divin, et donne-moi (en échange) pour arme, le disque qui tue les ennemis dans les combats. »

621. Ô roi, ce fou ayant fait l’añjali, me demandait cette arme avec persistance. Je lui dis d’un ton bienveillant, ô taureau des Bharatides :