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567. Cette malheureuse Krishnâ, dont le corps est émacié par le chagrin, va tomber à terre inconsciente, et se dessécher ; habituée aux plaisirs, incapable de supporter la souffrance que lui occasionne le chagrin, que va-t-elle devenir ?

568. Écrasée par (la douleur que vont lui causer) la destruction de ses fils et le meurtre de ses frères, elle sera pareille à une (plante) consumée par le feu. » C’est ainsi que gémissait ce roi des Kourouides. Il dit ensuite à Nakoula :

569. « Va. Amène ici cette malheureuse fille de roi, avec sa mère et ses amis. » Le fils de Mâdrî, après avoir reçu l’ordre que, comme il le devait, (lui donnait) le roi aussi (vertueux que son père) Dharma (le devoir),

570. Se rendit sur son char à la demeure de la reine, là où se trouvaient les épouses du roi des Pâñcâlas. Après avoir chargé de ce soin le fils de Mâdrî, l’Ajamîdhien (Youdhishthira), dévoré de chagrin, accompagné de ses amis,

571. Se dirigea, en poussant de grands cris, vers le champ de bataille où ses fils (avaient péri), (et) qui était rempli d’une multitude d’êtres (divers et effrayants). Étant arrivé dans ce (lieu) funeste et terrible, il vit ses amis et ses alliés

572-573. Gisants à terre, les membres humides de sang, les corps brisés, les têtes coupées. En apercevant cet horrible spectacle, Youdhishthira, le chef des Kourouides, le plus excellent des hommes affligés, poussa des cris de douleur et tomba à terre, privé de sentiment.