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495. Celui-ci, devant qui des foules de rois s’inclinaient avec crainte, repose sur une couche de héros, entouré par des animaux carnassiers !

496. Jadis, les brahmanes s’approchaient de ce roi pour (en obtenir) des largesses. Aujourd’hui, les bêtes de proie s’approchent de lui pour (se repaître de) sa chair. »

497. Sañjaya dit : Alors, ô le plus excellent des Bharatides, en voyant ce roi, le plus grand des Kourouides, étendu à terre, Açvatthàman exprima tristement ses plaintes (en ces termes) :

498. Ô tigre des rois, on a dit que tu étais le premier de tous les archers et que, disciple de Çankarshana (Balarâma), tu étais, dans les combats, pareil à Dhanâdhyaksha (Kouvera).

499. Comment, ô homme sans péché, Bhîmasena aperçut-il en toi un endroit vulnérable ? C’est un pervers et tu (étais) fort et toujours adroit, ô roi 4.

500. Assurément, ô grand roi, le temps est très puissant en ce monde, puisque nous sommes témoins de ta mort et que tu as été frappé par Bhîmasena.

501. Comment le méchant et furieux Bhîmasena, (qui était) sans force, a-t-il pu te tuer, toi qui étais au fait de toutes les règles du devoir ? Assurément le sort est insondable.

502. Bhîmasena, qui t’avait provoqué à un combat loyal, t’a traîtreusement brisé les deux cuisses avec sa massue !

503. Honte au furieux Krishna, honte à Youdhishthira qui a souffert que, sur le champ de bataille, la tête d’un héros frappé déloyalement fût foulée aux pieds !

504. Il est certain que, tant que les êtres vivants sub-