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331. Le fils de Drona vit près de lui le Pâñcâlien, endormi sur un grand lit de lin blanc, entouré de tapis précieux,

332-333. Orné de magnifiques guirlandes, parfumé à l’aide de fumigations et de poudres (odorantes). Il réveilla du pied ce magnanime qui, exempt de toute crainte, reposait avec confiance sur son lit. S’étant reveillé au contact du pied (de son ennemi) et s’étant levé, ce (héros) que le combat enivrait,

334-335. À la grandeur d’âme incommensurable, reconnut le grand guerrier, fils de Drona. Au moment où il s’élançait hors de son lit, le très fort Açvatthâman le prit avec les deux mains par les cheveux, et l’écrasa à terre ; jeté violemment sur le sol par cet (adversaire), ô Bharatide, la crainte

336. Et le sommeil le mirent dans l’impossibilté de bouger. Ô roi, (Açvatthâman), lui foulant avec les pieds la gorge et la poitrine,

337. Le fit mourir comme on tue les bestiaux, alors que sa victime criait et tremblait. Dhrishtadyoumna, en le frappant avec ses ongles, disait au fils de Drona, d’une voix à peine intelligible :

338. « Ô fils du précepteur, vaincs-moi avec une épée et ne me fais pas longtemps (souffrir). Ô le plus grand des hommes, que, poussé par ton aide, je (puisse) atteindre les mondes heureux. »

339. Après avoir ainsi parlé, le tourmenteur des ennemis, fils du roi des Pâñcâlas, violemment saisi par son robuste (adversaire), se tut.

340. Après avoir entendu ses paroles à peine intelligibles, le fils de Drona lui dit : « Ô opprobre de la terre, les