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sans avoir même consulté les brahmanes, parla au maître de la terre (en ces termes) :

1418. Cârvâka dit : « Tous ces brahmanes, m’ayant chargé de parler pour eux, s’écrient : « Malheur à toi, méchant roi, meurtrier de tes parents. »

1419. Ô fils de Kountî, que résultera-t-il (pour toi), d’avoir causé cette destruction de ta famille, ainsi que d’avoir fait tuer les gourous ? La mort, dans ces conditions, est préférable à la vie. »

1420. En entendant les paroles de cet impur rakshasa, ces brahmanes tremblèrent, et, désolés de ce qu’il disait, poussèrent des cris (de désapprobation).

1421. Puis, le roi Youdhishthira et tous ces brahmanes, restèrent muets de honte et d’effroi, ô maître des hommes.

1422. Youdhishthira dit : Je m’incline devant vous en suppliant. Soyez-moi favorables ! Vous ne devez pas me dire : « Malheur (t’advienne), » car ma destruction est imminente.

1423. Vaiçampâyana dit : Alors, ô roi maître des hommes, tous ces brahmanes s’écrièrent : « Cette parole n’est pas de nous. Bonheur à toi, ô prince ! »

1424. Et les magnanimes brahmanes, instruits dans les védas, rendus sans tache par l’ascétisme, connurent par les lumières de l’intuition (le déguisement de Cârvâka).

1425. Les brahmanes dirent : C’est un rakshasa appelé Cârvâka, ami de Douryodhana dont il prend le parti, sous la forme d’un ascète mendiant.

1426. Ô vertueux (roi), nous n’avons pas parlé (par sa bouche). Qu’une telle crainte s’éloigne de toi, et que la prospérité t’environne ainsi que tes frères.