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1142. Celui qui ne protégerait pas le devoir exposé à sombrer, serait le meurtrier du devoir. Ceux qui ont été tués par toi avec leurs acolytes, étaient des meurtriers du devoir.

1143. Après être resté fidèle à ton devoir, pourquoi donc te lamentes-tu, ô fils de Pândou ? Car, d’après la loi, le roi doit frapper (ceux qui le méritent). Il doit donner (libéralement), et protéger les sujets.

1144. Youdhishthira dit : Ô ascète, je ne mets pas en doute les paroles que tu viens de m’adresser. Tu es le premier des hommes au courant des devoirs, et la vertu est toujours présente à tes yeux,

1145. Mais, en vue (d’acquérir) la royauté, j’ai fait tuer de nombreux (héros), qui n’auraient pas dû être frappés, et ces actions, ô brahmane, me consument.

1146. Vyâsa dit : Ou bien c’est le maître (suprême des mondes) qui agit, ou bien c’est l’homme. Ou bien c’est la force ou bien c’est le fruit des œuvres (antérieures), ô Bharatide, (qui gouverne tout) dans l’univers.

1147. Certes, ô Bharatide, l’homme accomplit ses actes bons ou mauvais, sous l’impulsion irrésistible du Maître. Leurs conséquences retombent donc sur le Maître,

1148. De même que si, dans une forêt, un homme coupe un arbre avec une hache, le péché retombe sur l’homme qui a coupé (l’arbre), et nullement sur la hache.

1149. Ou bien (faut-il dire) que le péché est commis par le bâton ou par l’arme (qui a servi à frapper), parce que (le bâton ou l’arme) est la cause matérielle de l’action, et en recueillera les fruits, et ne voir (aucune faute) dans l’homme qui a frappé ?

1150. Ô fils de Kountî, il n’est pas admissible, qu’un