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CHAPITRE XXII


DISCOURS D’ARJOUNA


Argument : L’ascétisme et le renoncement sont les devoirs d’un brahmane, et non d’un kshatriya, qui est voué aux combats. Au reste, ceux qui ont péri dans la bataille, sont au ciel. Youdhisthira ne doit pas se désoler de ce qui est arrivé, car c’était l’ordre du destin.


636. Vaiçampâyana dit : Alors Arjouna reprit la parole pour adresser ce discours à son frère aine, Acyouta, dont l'esprit était livré au désespoir.

637. Ô le plus excellent des hommes, (toi) qui connais les devoirs, pourquoi, après avoir conquis régulièrement la royauté, si difficile à acquérir, et avoir vaincu tes ennemis, es-tu dévoré de chagrin ?

638. Ô grand roi, on considère que la mort dans les combats est préférable, pour le kshatriya, à de nombreux sacrifices. C’est la règle du devoir établi pour eux.

639. En vue de l’autre monde, l’ascétisme et le renoncement sont les devoirs des brahmanes. (Mais), ô roi, la mort dans les batailles est prescrite aux kshatriyas.

640. Ô excellent Bharatide, le devoir des kshatriyas est très dur. Il consiste à s’adonner continuellement aux armes, et, quand le temps est venu, à mourir par les armes dans les combats.

641. La vie d’un brahmane même, qui suit la règle des