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163. Notre grande ambition nous a conduits à l’arrogance et à l’orgueil, et le désir (d’acquérir) la royauté nous a amenés où nous en sommes.

164. Quand nous voyons que la mort a atteint nos parents qui désiraient conquérir la terre, rien ne saurait nous rendre heureux, pas même l’empire sur l’ensemble des trois mondes.

165. (Poussés que nous étions par) le désir (de posséder) la terre, nous avons abandonné (à la mort) les maîtres de l’univers, qu’il n’eût pas fallu faire mourir. (Maintenant que) nos parents sont détruits, notre vie est dépourvue d’intérêt (en ce monde ;.

166. Notre conduite a été mauvaise, semblable à celle de chiens avides d’une proie, et voilà que nous nous détournons de la proie que nous avions convoitée.

167. Ceux qui ont péri n’eussent pas dû être abandonnés (par nous), pour la terre (entière), ni pour des monceaux d’or, ni pour tous les troupeaux et les chevaux (de l’univers).

168. Remplis de désirs et de colère, de courroux et de joie 5 ils sont montés sur la Mort comme sur une monture et sont arrivés au séjour (d’Yama) fils de Vivasvant.

169. Au moyen des austérités, de la chasteté, (de la recherche) du vrai, de la patience, les pères cherchent à obtenir des fils destinés à une grande prospérité.

170. De leur côté, les mères les conçoivent en se livrant aux jeûnes, (en accomplissant) des sacrifices, des vœux et des cérémonies propitiatoires. Elles les portent dix mois.

171, 172. Souffrantes en portant leurs fruits, elles disent : « Viendront-ils bien ? Une fois nés, vivront-ils ?