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91. Délivré par toi (d’une situation qui me faisait souffrir tous les tourments de) l’enfer, ô le plus grand des mounis. Sois heureux. Je te salue. Tu m’as rendu service. »

92. Le majestueux Jamadagnien aux puissants bras, lui dit : « Qui es-tu ? Et pourquoi étais-tu tombé dans l’enfer ? Raconte m’en la raison. « 

93. Le monstre lui dit : « J’étais autrefois un grand asoura appelé Damça. Jadis, dans l’âge des dieux, j’étais à peu près contemporain de Bhrigou,

94. Dont j’enlevai de force l’épouse bien-aimée. Devenu ver par l’effet de la malédiction du maharshi, je tombai sur la terre.

95. Car cet (homme), l’ancêtre de ta (race), me dit dans sa colère : « Tu iras en enfer, et tu auras pour nourriture de l’urine et de la lymphe. »

96. « Ô brahmane », lui dis-je, « (quand) se terminera la malédiction (que tu viens de lancer sur moi) ? » Bhrigou me dit : « C’est le Bhrigouide Râma qui la fera cesser. »

97. « Ô homme vertueux, je suis arrivé à ce résultat que, m’étant approché de toi, moi qui étais impur, je suis délivré de la cause de mon mal. »

98. Le grand asoura, après avoir ainsi parlé à Râma et lui avoir rendu hommage, s’en alla. Et Râma adressa, avec colère, ces paroles à Karna :

99. « Ô insensé, aucun brahmane n’eût pu supporter une épreuve aussi pénible ! Ta fermeté paraît celle d’un kshatriya. Dis-moi la vérité sans réticence. »

100. Alors Karna, craignant la malédiction (de Râma, et cherchant à) se le rendre favorable, lui dit : « Bhri-