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51, 52. Réfléchissant à la force de Bhîmasena, à la légèreté (de main) de Phâlgouna, à ta propre sagesse, ô Indra des rois, à la bonne conduite des deux jumeaux, à l'amitié qui régnait dès l'enfance entre l’archer porteur de Gândiva et le Vasoudévide, et à l’affection que tes sujets te portaient, il était consumé (de jalousie).

53. Continuellement haï de vous, et aussi, par suite, (tant) de ses inclinations naturelles que de la destinée, il se lia d’amitié, dans son enfance, avec le roi Douryodhana.

54. Reconnaissant que Dhanañjaya était supérieur à tous dans la science de l’arc, il s’approche en secret de Drona et lui dit :

55. « Je désire connaitre l’astra de Brahma, avec le secret de le retirer. Je pourrai (alors) combattre avec Arjouna. Telle est ma pensée.

56. Assurément, tu as pour tes disciples la même affection que pour ton fils. (Fais que), grâce à toi, les gens habiles ne disent pas que je ne suis pas (bien) exercé à l’usage des armes. »

57. Quand il lui eut ainsi parlé, Drona, qui avait des égards pour Phâlgouna et qui, d’un autre côté, connaissait la méchanceté de Karna, lui dit :

58. « Nul autre qu’un brahmane qui accomplit fidèlement ses vœux, ou un kshatriya qui âe livre à l’ascétisme, ne saurait connaître l’astra de Brahma. »

59. Ayant entendu ces paroles, (Karna) salua le meilleur des descendants d’Angiras, lui rendit hommage et se hâta d’aller à la montagne Mahendra, vers Râma.

60. Étant arrivé vers Râma, il s’approcha de lui avec respect, la tête inclinée, et lui dit : « Je suis un descendant de Bhrigou. »