Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/222

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

morts) qui n’ont pas d’amis ici, parmi ce peuple, et d’autres qui en ont. Brûlera-t-on selon les rites, les corps de ceux qui n’ont personne pour accomplir (les cérémonies de leurs funérailles), et qui n’ont pas de bûchers, préparés ? Quant à nous, de quelle cérémonie nous occuperons-nous (d’abord), en présence du grand nombre (de celles que nous avons à accomplir) ?

778. Ô Youdhishthira, ceux que les souparnas (oiseaux de proie) et les vautours dévorent çà et là, obtiendront les mondes (supérieurs) par l’effet de leurs exploits. »

779. Vaiçampâyana dit : Après avoir entendu ces mots, le grand sage Youdhishthira fils de Kountî, donna ses ordres (en ces termes) à Dhaumya, à Soudharman et au cocher Sañjaya,

780. Au très sage Vidoura, au Kourouide Youyoutsou, et à tous les autres serviteurs qui avaient à leur tête Indrasena :

781. « Faites exécuter, en observant tous les rites, les services funèbres de ces héros, de telle sorte qu’aucun corps ne se perde, faute d’amis (pour lui rendre les derniers devoirs). »

782. Sur l’ordre de Dharmarâja, le Kshattar (Vidoura), le cocher Sañjaya, Soudharman, Dhaumya, et ceux qui avaient à leur tête Indrasena,

783, 784. Ayant rassemblé des morceaux de bois de santal et d’agourou, de kâlîyaka (santal noir), du beurre fondu, de l’huile, des parfums, de précieux vêtements de lin, des monceaux de bois, des débris de chars et diverses armes,

785. Et ayant construit des bûchers avec grand soin, y brûlèrent, avec les rites prescrits, en commençant par les maîtres des hommes.