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mère de Lakshmana, cette princesse qui est fille de roi.

525. Ces (femmes) aux beaux bras, en apercevant, tués dans le combat, les unes leurs frères, les autres leurs époux, d’autres leurs fils, se précipitent sur eux et étendent les bras.

526. Ô homme invaincu, écoute les cris de douleur des femmes d’âge moyen et des vieilles qui ont perdu leurs parents, tués dans cette lutte cruelle .

527. Vois, ô homme puissant, celles qui, accablées de fatigue et en proie à l’égarement, sont allées s’arrêter, (soit) contre les chars, (soit) contre les corps des éléphants et des chevaux tués.

528. Vois, ô Krishna, cette (autre) qui se tient debout, après avoir saisi la tête au nez busqué, ornée de belles boucles d’oreilles, et séparée du corps, d’un de ses parents.

529. Je pense, ô homme sans péché, que, dans des existences antérieures, ces femmes irréprochables, ainsi que moi dont l’intelligence est faible, nous avons commis de graves péchés,

530. Ô Janârdana, puisque Dharmarâja a fait tomber sur nous un pareil désastre. Car, ô Vrishnien, les œuvres, autant les bonnes que les mauvaises, ne périssent pas (et il faut en supporter les conséquences).

531, 532. Vois, ô Madhavide, renversées à (terre), égarées par la peine et le chagrin, poussant des cris pareils à ceux des grues, ces jeunes (femmes) à la belle poitrine et au beau ventre, nées de (nobles) familles, modestes, aux cils, aux yeux et aux cheveux noirs, à la voix aussi douce que le gazouillement du cygne !