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CHAPITRE XVIII


DISCOURS DE GÂNDHÂRÎ (Suite)


Argument : Gândhârî montre à Krishna le chagrin de ses belles filles et lui rappelle les conseils qu’elle a donnés à son fils. Rappel des circonstances relatives à Dousçâsana.


519. Gândhârî dit : Vois, ô Madhavide, mes cent fils, inaccessibles à la fatigue, ont été tués, pour la plupart, par la massue de Bhîmasena !

520. Ce qui est le plus pénible pour moi, c’est (de voir que) mes brus, les cheveux épars, (quoique) jeunes (encore), ayant leurs fils tués dans le combat, courent maintenant de côté et d’autre.

521. C’est (de voir ces princesses) qui foulaient jadis le sol du palais, avec leurs pieds garnis d’ornements (précieux), tombées dans l’adversité, toucher maintenant la terre humide de sang,

522. Et, dévorées par le chagrin, chancelantes comme des personnes ivres, errer en (s’efforçant) de chasser les vautours, les chacals et les corneilles.

523. Celle-ci, au corps sans défaut, dont on entourerait la taille avec la main, s’affaisse de douleur à la vue de cet horrible carnage.

524. Certes, ô guerrier aux puissants bras, mon esprit ne (saurait se) calmer, quand je vois (dans cet état) la