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459. Ces héros glorieux qui, jadis, le corps oint (de pâte) de santal et d’aloës, reposaient sur leurs lits (magnifiques), gisent maintenant dans la poussière !

460. Devenus, (en quelque sorte), leurs ornements, ces sinistres et cruels ennemis aux cris incessants, les vautours, les chacals, et les corneilles déchirent (leurs corps) !

461. Ces (hommes, courageux dans les combats, portent (encore) avec satisfaction, comme s’ils étaient vivants, leurs flèches aiguës, leurs épées imbibées de sang et leurs massues brillantes.

462. De nombreux (guerriers), aux beaux corps et aux belles couleurs, parés de chaînes d’or, pareils à des taureaux (indomptables), gisent tiraillés par les animaux, carnassiers.

463. Mais d’autres, aux bras pareils à des barres de fer, la face tournée (vers l’ennemi), sont étendus, tenant leurs massues embrassées, comme (si c’étaient) des épouses bien-aimées.

464. D’autres carnassiers, ô Janârdana, (n’osent pas) offenser ceux qui portent des cuirasses et des armes sans tache. « Ils vivent encore, » (semblent se dire ces animaux).

465. Les magnifiques guirlandes d’or (qui paraient) d’autres magnanimes (héros), déchirées par les carnassiers, sont dispersées de toutes parts.

466. Ces milliers de chacals craintifs, arrachent les colliers que les magnanimes morts portaient autour du cou.

467, 468. Ô tigre de Vrishni, ces femmes de très haute origine, dévorées de douleur et de chagrin, entou-