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égard), à considérer comme soi-même. Il n’y a aucune différence.

396. Mais, ô ma mère, le sang ne dépassa pas mes lèvres et mes dents. Ne te désole pas. (Karna), fils de Vivasvant (le soleil), l’a vu ; mes deux mains (seules) furent baignées de sang.

397. Quand je vis Nakoula perdre ses chevaux, tués dans la bataille par Vrishasena, je fis trembler (de peur) les frères de (Douryodhana, qui étaient) pleins de joie.

398. J’ai conservé dans mon esprit, (et je me rappelle) ce que j’exprimais (jadis) avec colère quand, à la suite du jeu de dés, (tes fils) arrachèrent les tresses de cheveux de Draupadî.

399. Ô reine, je serais, pendant une suite ininterrompue d’années, (considéré comme) ayant abandonné mes devoirs de kshatriya, si je n’avais pas accompli la promesse (que je fis alors). C’est pour cela que j’ai accompli cette action.

400, 401. ô Gândhârî, tu ne dois pas me reprocher cette faute. Toi qui n’as pas réprimé la malice de tes fils envers nous, qui ne les offensions pas, comment peux-tu m’accuser d’un crime ? »

402. Gândhârî répondit : « Tu as tué, sans avoir été vaincu, les cent fils d’un vieillard ! (Mais) pourquoi n’en as-tu pas laissé un sans le condamner,

403. Pour continuer la race du vieux couple qui avait perdu son royaume, ô mon ami ? Pourquoi, pas un seul bâton (de vieillesse) n’a-t-il été laissé à ce vieux couple (dont le chef) est aveugle ?

404. Certes, ô mon ami, je n’éprouverais pas de douleur à ce que tu restasses (seul) à jouir de la tranquillité.