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261. Pourquoi se lamenter sur celui que le temps atteint le premier, alors que tous les êtres s’acheminent ensemble vers la mort, comme les membres d’une même caravane ?

262. Tu gémis, ô roi, sur ceux qui ont péri dans le combat ! (Pourtant) ces magnanimes ne doivent pas être pleurés, car ils sont allés au Tridiva.

263. Ni par des sacrifices aux riches dakshinâs (offrandes), ni par l’ascétisme, ni par la science, les mortels ne parviennent aussi sûrement au Svarga, que les héros tués (dans le combat).

264. (Ceux qui sont tombés) étaient des héros connaissant les védas. Tous se livraient à l’ascétisme. Tous ont péri la face tournée (vers l’ennemi). Y a-t-il (donc) à s’en lamenter ?

265. Ils versèrent des offrandes de flèches sur les feux (figurés par) les corps des héros (ennemis), et, de même, ces hommes eurent à supporter, de leur côté, les flèches qui furent versées sur eux (par les ennemis, en guise de libations) .

266. Je t’indique par là, ô roi, la meilleure voie (à suivre) pour obtenir le Svarga. Pour le kshatriya, on ne connaît pas, ici-bas, de meilleure voie que les batailles.

267. Ces kshatriyas magnanimes étaient des héros brillants dans les assemblées. Ils ont obtenu le comble de leurs désirs ; certes, aucun d’eux ne doit être pleuré.

268. Ô taureau des Bharatides, ne te lamente pas. Reprends courage, (en ayant recours) à toi-même. Il ne faut pas, maintenant, que le chagrin qui t’accable t’empêche d’accomplir ce que tu dois faire. »