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198. « En vérité, fi sur l’état d’homme et sur tout ce qui s’y rapporte ! C’est la source de peines qui se réitèrent incessamment.

199. Ô Puissant, très grande et comparable à (celles que causent) le poison et le fer, est la douleur produite par la perte des parents et des amis, ainsi que par la ruine de son royaume.

200. Elle brûle les corps, anéantit les intelligences. L’homme atteint par elle songe vivement à la mort.

201. Tel est le malheur dans lequel je suis tombé, et qui a succédé à la félicité (dont j’avais joui jadis). Je n’en trouverai la fin qu’en me délivrant de la vie.

202. Ô le plus excellent des brahmanes, c’est ce que je vais faire aujourd’hui même. » Après avoir ainsi parlé à (son) magnanime père, très versé dans la science sacrée,

203. Dhritarâshtra, envahi par le plus extrême chagrin, devint (comme) stupide, et ce roi se plongea dans une méditation silencieuse, ô maître de la terre.

204. Après avoir entendu les paroles qu’il (venait de prononcer), le puissant Krishnadvaipâyana adressa ces mots à son fils, tourmenté de la douleur (que lui causait la mort) de ses enfants.

205. Vyâsa dit : Ô Dhritarâshtra aux puissants bras, écoute ce que je vais te dire : Tu es, ô roi, intelligent, et instruit en ce qui concerne l’honnête et l’utile ;

206. Ô tourmenteur des ennemis, on n’a négligé de t’apprendre rien de ce qui devait être enseigné. Tu sais, sans aucun doute, que les hommes ne sont pas éternels.

207. Que le monde vivant est périssable, mais qu’il y a un lieu de séjour sans fin, et que la vie a la mort pour terme. Pourquoi pleures-tu (donc), ô Bharatide ?