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801. Tryambaka (Roudra, qui a trois yeux) coupa les deux bras de Savitar, et, dans sa colère, creva les deux yeux de Bhaga et brisa les dents de Poûshan, avec l’extrémité recourbée de son arc.

802. Alors, les dieux et les parties différentes du sacrifice s’enfuirent de toutes parts. Quelques-uns chancelaient, comme s’ils eussent perdu le souffle vital.

803. Mais (Roudra) Çitikantha (qui a le cou noir), après avoir tout dispersé, se mit à rire. À l’aide de l’extrémité recourbée de son arc, il retint les dieux.

804. Alors un grand cri (poussé) par les immortels fit rompre la corde de cet arc, qui se mit immédiatement à vibrer (en se détendant).

805. Les dieux, accompagnés du sacrifice, s’approchèrent ensuite du plus grand des dieux, qui n’avait plus d’arc, pour lui demander sa protection, qu’il leur accorda.

806. Alors Bhagavant, (apaisé), jeta dans l’Océan sa colère, qui, ô roi, s’étant transformée en feu, dessèche constamment (l’excédent des eaux) de la mer.

807. Il rendit ses deux yeux à Bhaga, ses deux bras à Savitar et ses dents à Poûshan. (Il rendit aussi aux dieux) leur sacrifice, ô fils de Pândou.

808. Tout rentra alors dans l’ordre, et les dieux lui assignèrent pour sa part la totalité du sacrifice.

809. Quand il est irrité, le monde entier est en désordre, et quand (Mahâdeva) est apaisé, l’ordre renaît. Le dieu héroïque était favorable au (fils de Drona).

810. C’est pour cela que tous les grands guerriers tes fils, et les autres héros en grand nombre, qui suivaient le roi des Pâñcâlas, ont été tués.

811. Il ne faut plus y penser. Cet exploit n’est pas le