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Daksha est le premier, à l’aide desquels il fit tout cet ensemble des créatures, qui sont de quatre sortes.

775. À peine créées, elles coururent, affamées, sur Prajâpati, pour le dévorer, ô roi.

776. Celui-ci, voyant qu’il allait être dévoré, courut implorer la protection de Pitâmaha. « Que Bhagavant, (dit-il), me protège contre elles, et leur accorde la subsistance. »

777. Il leur assigna alors, pour nourriture, les végétaux et les plantes, et les animaux faibles pour les plus forts.

778. Les êtres créés, joyeux qu’on leur eût accordé leur nourriture, s’en allèrent comme ils étaient venus, et se multiplièrent par voie de génération.

779. L’ensemble des êtres s’étant accru, le gourou du monde fut satisfait. (Roudra), l’aîné des êtres, sortit de l’eau et vit ces créatures.

780. Les êtres de différentes sortes avaient été créés et s’étaient accrus par leur propre énergie. L’adorable Roudra s’irrita et agita son phallus,

781. Qui, planté dans la terre, s’y tint immobile. L’immuable Brahma, voulant l’apaiser par de (bonnes) paroles, lui tint ce discours :

782. « Pourquoi, après être resté longtemps dans l’eau, fais-tu (tout) ce bruit ? Pourquoi, après avoir dressé ce phallus, l’enfonces-tu dans la terre ? »

788. Ce gourou du monde, dont la colère était excitée, dit à son (propre) gourou : « Qu’en ferais-je, (puisque) les êtres ont été créés autrement que par lui ?

784. C’est par mon ascétisme, ô Pitâmaha, que la nourriture a été obtenue pour les êtres (vivants). De même que les plantes, les créatures (vivantes) se développeront continuellement. »