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466. Mais, ayant vu le roi de Madra arrêté pour combattre, les Kourouides revinrent sur leurs pas, oublieux de (l'imminence de) la mort.

467. Les grandes armées étant retournées au combat dans l’ordre de leurs dispositions naturelles, il s’engagea une bataille formidable, où le sang coula comme de l’eau.

468. Nakoula, enragé au combat, rencontra Citrasena. Ces deux brillants archers, s’étant attaqués réciproquement,

469. Semblables à deux nuages pluvieux qui s’élèvent au midi et au nord, s’arrosèrent réciproquement de (pluies de) flèches, en guise d’eau,

470. Je ne vois pas de différence entre ce fils de Pândou et son adversaire. Tous les deux sont forts, exercés à l’usage des armes et habiles dans le maniement du char,

471. Résolus à se tuer l’un l’autre, attentifs seulement à surveiller les fautes (de l’adversaire). Cependant, Citrasena, d’une flèche bhalla aiguë, qui a bu (l’huile où elle avait été trempée),

472, 473. Coupa l’arc de Nakoula à l’endroit de la poignée, ô grand roi, puis, sans se troubler, ficha dans le front de (son ennemi, dont) l’arc était brisé, trois flèches aiguisées sur une pierre, et dont la partie postérieure était dorée, et, avec des traits aigus, envoya ses chevaux à la mort.

474, 475. Il fit aussi tomber l’étendard et le cocher par trois flèches pour chacun. Avec les trois flèches, que la main de son ennemi lui avait enfoncées dans le front, (Nakoula) brillait comme une montagne qui a trois sommets, ô roi. Privé de son char, son arc étant brisé, ayant pris son épée.