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Chapitre IX

magnanimes (guerriers), était dispersée dans toutes les directions, semblable à des nuages éparpillés par le vent.

439. Ô homme puissant, ces éléphants, pareils à des démons, tombaient de tous côtés sur la terre, comme les montagnes brisées par la foudre à la fin du Youga (âge du monde).

440. On voyait çà et là des amas, gros comme des montagnes, des chevaux tombés à terre avec leurs cavaliers.

441. On apercevait sur le champ de bataille une rivière qui conduit dans l’autre monde. Elle roule du sang en guise d’eau, des chars simulent ses vagues, des étendards sont les arbres (qui ornent) ses rives, des os sont ses cailloux ;

442. Des mains en sont les crocodiles, des arcs figurent son courant, des éléphants sont ses montagnes, des chevaux remplacent les pierres. Elle est rendue marécageuse par la moëlle des os et par celle des chairs ; (on y rencontre) des parasols en guise de flamants et des massues en guise de radeaux,

443. Des cuirasses et des turbans, des étendards en guise de beaux arbres. Des roues de chars l’ornent comme le feraient des troupes de cakravâkas. Elle est couverte de débris de chars et de manches de bannières.

444. Cette rivière formidable, remplissant de joie les héros et augmentant la terreur des gens apeurés, se remplit de Kourouides et de Sriñjayas.

445. Ces héros, dont les bras sont des barres de fer, traversèrent sur leurs véhicules, en guise de bateaux, cette formidable rivière qui conduit au monde des mânes.

446. Et, ô maître des hommes, dans ce combat terrible sans pitié, semblable à celui qui eut lieu jadis entre les