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419. Quelques archers, ayant environné de grands guerriers, et se mettant plusieurs pour en attaquer un seul, l’expédièrent au séjour d’Yama.

420. Et d’autres guerriers d’élite, montés sur leurs chars, entourant à une certaine distance un éléphant, tuèrent le grand guerrier qui courait (monté sur cet animal).

421. De même, des éléphants entouraient et tuaient sur son char un guerrier irrité qui lançait de nombreuses flèches, ô grand roi.

422. L’éléphant se précipitant contre l’éléphant, le guerrier sur son char, contre le guerrier sur son char, on se tuait là avec des lances, des javelots et des nârâcas, ô Bharatide.

423. Les chars, les éléphants et les chevaux, écrasant les fantassins, produisaient une grande confusion au milieu de la bataille,

424. Et les chevaux parés de queues de bœuf grognant, couraient çà et là sur le sol, pareils à des cygnes se désaltérant sur le plateau de l’Himalaya.

425. Ô maître des hommes, la terre, labourée par les sabots de ces animaux, semblait une femme couverte des égratignures (que son amant lui a faites dans l’ardeur de sa passion amoureuse).

426. Le bruit des pieds des chevaux, celui des roues des chars, celui des fantassins et la voix des éléphants,

427. Le bruit des instruments de musique et celui des conques, faisaient résonner la terre (comme l’eussent fait] des tourbillons de vent, ô Bharatide.

428. Le scintillement des cuirasses, le bourdonnement des arcs, les lueurs des épées brillantes, empêchaient de rien discerner (en rendant tout confus).