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entendu (jadis), et dont je vais te rappeler les termes. Il a tous les caractères de la vérité :

3260. Il faut se défier de (tous) les vaincus, sans distinction, qui désirent vivre et qui retournent (au combat), car ils n’ont qu’une chose en vue.

3261. Çakra lui-même, ô Dhanañjaya, ne saurait tenir tête à ceux que la violence opprime, et qui n’ont plus l’espoir de conserver la vie.

3262, 3263. Quel est donc l’homme sage, qui aurait provoqué au combat ce Souyodhana vaincu, dont l’armée est tuée, dont la cause est perdue, qui s’est réfugié dans un étang et qui, désespérant de conserver la couronne, songe à se (retirer dans les) bois ? Comment, (dans ce cas), Souyodhana ne nous ravirait-il pas (encore) la royauté (que nous avons) conquise ?

3264. Lui qui, bien décidé à combattre à la massue, passa treize années (à s’exercer au maniement de cette arme, pour être sûr de) frapper Bhîmasena sur (la tête) et de côté.

3265. Si donc ce guerrier aux grands bras n’est pas tué d’une manière irrégulière, le Kourouide, fils de Dhritarâshtra, sera votre roi. »

3266. Dhanañjaya, ayant entendu ces paroles du magnanime Keçava, se frappa la cuisse gauche, sous les yeux de Bhîmasena,

3267. Alors Bhîma, ayant saisi la signification (de ce signe), traça, en combattant, des cercles variés et compliqués.

3268. Le fils de Pândou décrivait çà et là, des cercles à droite et à gauche ; il évoluait aussi selon (la figure appelée) gomoutra (urine de bœuf,) pour affoler l’ennemi, ô roi.