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214. Tes armées dispersées de tous côtés, comme les nuages de l’automne le sont par le vent, disparaissent de toutes parts.

215. L’ambidextre, ô grand roi, fait trembler ton armée, comme un vaisseau tourné sens dessus dessous, et en quelque sorte roulé par le vent dans la mer.

216. Où donc était le fils du cocher, où était Drona avec ses suivants, où donc étais-je, où était le héros Hridikien (Kritavarman) ?

217. Où donc était ton frère Dousçâsana, avec ses frères. Après avoir vu Jayadratha atteint par les flèches (des ennemis),

218. Lui qui avait vaincu ouvertement les parents, les frères, les compagnons, les oncles maternels, et foulé le monde aux pieds,

219. Le roi Jayadratha est tué. Que nous reste-t-il donc à faire ? ou bien quel est le héros qui vaincra le fils de Pândou ?

220. Car les astras divins de ce magnanime sont brandis, et le bruit de Gândîva anéantit nos forces.

221. Cette armée, dont les chefs sont tués, est comme une nuit sans lune, comme une rivière dont les eaux sont basses, et dont les arbres (qui ornaient ses rives) ont été brisés par les éléphants.

222. Le guerrier aux grands bras, aux chevaux blancs, parcourra à sa volonté cette armée dont les conducteurs sont tués, comme un feu flambant (parcourt) des broussailles.

223. L’énergie de ces deux (guerriers), le Satyakide et Bhîmasena, serait capable de briser toutes les montagnes et de dessécher toutes les mers.