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1819. Comment put, dans son orgueil, endurer des paroles affligeantes, celui dont l’éclat, comme celui du soleil, (exigeait) l’ombre d’un parasol,

1820. Et par la faveur duquel, ô Sañjaya, tu as vu toute cette terre, avec les barbares et les habitants des bois, puissamment soutenue ?

1821, 1822. Raconte-moi, ô Sañjaya, ce qu’il dit à ces fils de Pândou, spécialement (en se voyant) menacé par eux, étant privé des siens et tout à fait seul, et en entendant incessamment des paroles mordantes et inspirées par la victoire (de ses ennemis).

1823, 1824. Sañjaya dit : Ô roi, le maître des hommes, ton fils, plongé dans l’eau, menacé par Youdhishthira en compagnie de ses frères, ô Indra des rois, se trouvait dans une triste situation, et se tenait toujours sous les eaux. Ayant entendu (ces) paroles irritantes, et soupiré longuement et profondément,

1825. Le roi Douryodhana émergea de l’eau, en agitant les deux bras à plusieurs reprises, songea à combattre et dit au roi (Youdhishthira) :

1826. Vous, ô fils de Prithâ, (vous êtes) tous (les cinq réunis), avec vos armes, vos chars et vos attelages. Moi, je suis tout seul, dans le malheur, dépourvu de char, et mes chevaux sont tués.

1827. Enveloppé de nombreux (adversaires), qui se sont approchés de moi, après avoir pris leurs armes, comment oserai-je engager le combat, tout seul, à pied, et ayant déposé mon épée.

1828. Mais, ô Youdhishthira, faites que je puisse vous combattre un à un, car il n’est pas juste de vouloir qu’un seul (homme) livre bataille à plusieurs.