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aussi une crainte violente et terrible des (autres) fils de Prithâ. Pendant que cette pénible fuite avait lieu,

1645. Youyoutsou, l’esprit égaré par le chagrin, réfléchissait aux circonstances présentes, (en disant) : Douryodhana est vaincu dans les combats par les fils de Pândou à l’héroïsme terrible.

1646. Le maitre des onze armées complètes et ses frères ont été tués dans la bataille, ainsi que les Kourouides qui avaient Bhîshma et Drona pour conducteurs.

1647. Mais moi seul, j’ai échappé par hasard, et grâce au destin. Tous les (soldats qui étaient dans les) camps, éparpillés de toutes parts,

1648. S’enfuient çà et là, ayant leurs chefs tués et leur gloire anéantie, par un malheur qu’ils n’ont pas su prévoir, et les yeux troublés par la crainte,

1649. Scrutant les dix directions de l’horizon comme des gazelles effarées. Les quelques compagnons de Douryodhana qui survivent,

1650. Ayant pris avec eux les épouses du roi, se sont avancés vers la ville. Je crois, ô roi, que le moment est venu d’y aller aussi.

1651. Ayant imploré Youdhishthira et Bhîmasena, le grand guerrier leur fit part de ce dessein à tous les deux.

1652. Le roi, toujours compatissant, y donne son approbation. Le guerrier aux grands bras congédia le fils de la Vaiçyâ après l’avoir embrassé.

1653. Alors celui-ci, étant monté sur son char, poussa rapidement les chevaux et fit conduire les épouses du roi vers la ville,

1654. Et, ayant des larmes dans les yeux et dans la voix, accompagné de ceux (qui conduisaient les épouses