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phant d’Indra), ayant son armure brisée par le descendant de Kourou, étendit les bras et tomba de son char à terre, comme le sommet d’une montagne frappée par la foudre.

916. Le roi de Madra ayant étendu les bras en face de Dharmarâja, tomba à terre comme l’étendard d’Indra, (jadis) dressé (et maintenant abattu) 13

917, 918. Ce taureau des hommes, ayant les membres brisés, inondé de sang, est accueilli sur la terre avec amour, comme un amant l’est par sa bien-aimée, sur le sein de laquelle il se laisse tomber. Ce roi, ayant joui longtemps de la terre comme d’une chère amante,

919. Et l’ayant embrassée de tous ses membres, semblait endormi, (quoique) tué dans un combat régulier, par le magnanime Youdhishthira, fils de Dharma,

920, 921. Comme, dans un sacrifice le feu à qui on a offert une oblation, est en quelque sorte apaisé par l’offrande qu’on a faite. La beauté n’abandonna pas le roi de Madra, même quand il fut mort, le cœur percé par la lance (de Youdhishthira) et que ses armes et sa bannière eurent été détruites. Alors Dharmarâja, ayant saisi son arc pareil à celui d’Indra,

922. Dispersa les ennemis dans la bataille, comme le roi des oiseaux (disperse) les serpents, et détruisit les corps des ennemis avec des bhallas très aiguës.

923. En ce moment, tes soldats couverts de la multitude des flèches du fils de Prithâ, extrêmement tourmentés, fermaient les yeux (de terreur) et se blessaient les uns les autres.

924. Laissant couler le sang de leur corps, (ils étaient) sans épées, sans armes et sans vie. Quand Çalya fut tué le jeune frère puîné du roi de Madra,