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fait retentir leurs accents. La muse lyrique n’excitera plus les mâles courages. L’éloquence a perdu son pouvoir, les sophistes commencent à régner.

Les mystères d’Éleusis sont joués sur la scène.

La sibylle de Delphes n’est plus l’expression de l’amphictyonie nationale.

Les Grecs ne seront plus que les soldats de Philippe et d’Alexandre ; et la Grèce finira par être une province romaine.

Aristote et Platon se hâtent de léguer à l’avenir, l’un, le monde du fait et de la science, l’autre, celui de l’idée et de l’art.

Tel est le brillant épisode de la Grèce.

Le mouvement de la Grèce fut avorté : Hébal sut pourquoi ; c’est que la volonté humaine, toute seule, est inhabile à achever son initiation.

Toutefois la Grèce a sauvé le principe progressif et plébéien dont elle était dépositaire.

Les démocrates d’Athènes, qui ont fait tant