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Mais cette atmosphère rendue propre à la vie animale devait être, s’il est permis de parler ainsi, profondément animalisée pour pouvoir être mise en contact avec les organes plus délicats de celui qui sera le spectateur et le roi, de celui qui saura aimer et adorer, la face tournée vers le ciel. Pour lui les exhalaisons de la terre seraient mortelles s’il y arrivait trop tôt. Les climats et les saisons dorment dans le chaos d’une nature qui cherche ses lois.

Il fallut bien des siècles pour préparer l’habitation de l’homme, et ces siècles silencieux ne subsisteront plus que dans de mornes et tristes empreintes géologiques.

Hébal eut ainsi l’impression des siècles antérieurs à l’homme, impression vive et rapide à l’égal d’une sensation poignante qui tuerait si elle avait de la durée.

Il connut la science qui sera le labeur de l’intelligence humaine. Des globes célestes tracent une courbe qui sera calculée. D’autres