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que tous les temps sont contemporains pour celui qui parvient à concevoir l’éternité. Il comprit bien mieux encore qu’il n’y a point de succession pour Dieu ; il comprit enfin ce qu’était la parole divine enfantant toutes choses.

C’est ainsi que la grande épopée se déroula devant son esprit ; mais il la lut comme on exprimerait une seule pensée, une pensée divine : il la contempla d’une vue qui embrassa tout à-la-fois les temps, les lieux, les hommes et les choses, car c’était une épopée en action, vivante de la vie puissante et instantanée de l’évocation.


ANTISTROPHE.

Toutefois, avant le déplissement de la grande épopée, une lueur était entrée dans l’esprit d’Hébal. Et son esprit illuminé avait vu et senti ce que nul langage ne saurait exprimer, car c’était l’antériorité des choses.