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cessifs du globe, sur les monuments antiques de l’humanité, sur l’homme et la société, ne lui était inconnue ; et lui-même, d’après une série de faits dont il avait le sentiment profond, la conviction sympathique, composait l’histoire du genre humain, un et divers, évolutif et identique.

Un jour donc Hébal était absorbé dans ces vagues contemplations de l’homme cherchant l’homme, de la conscience individuelle s’assimilant la conscience générale, de l’homme enfin en rapport avec l’univers des sens et l’univers de l’intelligence. Il avait les yeux attachés sur une horloge où le temps était mesuré par trois aiguilles, et il considérait attentivement la marche relative de ces trois aiguilles. Il comparait cette petite horloge ouvrage de l’homme, avec la grande horloge de l’univers dont les phases sont dans une harmonie irréfragable, établie par l’éternel Géomètre, hauts problèmes, avec lesquels la science humaine est ardente à se mesurer.