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Ainsi toutes les animalités successives qui ont précédé l’homme se résumaient successivement les unes les autres ; toutes ont fini par se perdre dans l’homme même, dernier terme de la création pour le globe de la terre.


ANTISTROPHE.

Hébal croit assister à l’agonie de l’immense univers.

Les lois qui en firent l’harmonie semblent avoir cessé.

Et cependant les corps célestes continuent de suivre en silence leurs ellipses tracées depuis l’origine des choses. Mais la terre, la terre seule, ne sait plus où est son équateur, où sont ses pôles. Elle chancelle sur elle-même. Son atmosphère est redevenue mortelle. Toute vie périt comme au temps du déluge. Hébal lui-même se sent mourir au sein de cette angoisse universelle. Son ame, détachée de son enveloppe mortelle, plane sur cette vaste ruine : elle se prépare à contempler un nou-