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voies préparatoires de l’autre monde. Elle saisit dans l’homme ce qui de sa sphère actuelle appartient à sa future sphère d’activité. Notre vie mortelle est un moyen, et non une fin. La société aussi est un moyen, et non une fin.

(Réflex. div., p. 312.)


L’homme est destiné à lutter contre les forces de la nature, à les dompter, à les vaincre : si, durant cette lutte pénible, il veut prendre quelque repos, c’est lui qui est dompté, qui est vaincu ; il cesse en quelque sorte d’être une créature intelligente et morale.

Cette lutte contre les forces de la nature est une épreuve et un emblème ; le véritable combat, le combat définitif est une lutte morale.

(Paling. soc., Préface.)


On ne fait pas attention que la vie sociale est un état de souffrance, comme la vie humaine en général.

(Instr. soc., p. 293, éd. 1818.)


La paresse est la passion dominante de l’homme : s’il travaille, c’est pour parvenir au repos. Mais le travail lui a été imposé, et il n’y a pour lui de repos que dans la mort.

Il lutte contre la société comme il lutte contre la nature, car sa vie est un combat dans tous les modes de son existence.

(Inst. soc., p. 281, éd. 1818.)


La poitrine de l’homme est un instrument qui n’a su rendre jamais que des sons plaintifs et son cœur ne peut se mettre en harmonie qu’avec la douleur. Voilà pourquoi les récits empreints de tristesse et de souffrance vivent dans la mémoire. Les autres sont dénués de charme et de poésie ; ce sont des contes qui amusent un instant son enfance, alors que