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Remarquons d’abord que dans tous les gouvernements anciens les institutions politiques ont toujours été fondées sur les institutions religieuses ; remarquons ensuite que dans les gouvernements modernes les institutions politiques se sont toujours appuyées sur les institutions religieuses ; remarquons enfin que toutes les questions qui tiennent à l’existence de la société sont des questions religieuses. Aussi, en nous arrêtant sur ce dernier point ; voyons-nous que la révolution actuelle a commencé dans l’Église avant d’être dans l’État. La réformation a été le résultat de discussions théologiques antérieures à Luther, et qui avaient plus ou moins pour objet de secouer le joug de l’autorité, de se rendre indépendant des traditions, de livrer l’Écriture sainte, fondement de la foi, aux interprétations diverses de la multitude ; de là il n’y avait qu’un pas à l’examen de l’origine du pouvoir. Ce pas a été bientôt franchi sous les auspices du Jansénisme et de la doctrine des libertés de l’Église gallicane. Le principe de la révolution a été épuisé dans la société religieuse avant de passer dans la société civile. Nos mœurs nous ont garantis du changement qui nous menaçait comme les autres états, au moment de l’invasion du protestantisme : maintenant nous sommes dans l’heureuse nécessité de rester fidèles à la communion de nos pères.

(Essai sur les Instit. soc., p. 157, éd. 1818.)


Les peuples émancipés par le christianisme auraient déjà triomphé, s’ils avaient compris qu’ils devaient se réunir dans une seule pensée, et que cette pensée devait être une pensée religieuse.

(Paling. soc., p. 279.)


Les mythes anciens disaient que pour accomplir l’initiation, l’initié devait tuer l’initiateur : Voilà